Site officiel de Pole-Position Magazine - Le seul magazine québécois de sport automobile

www.Poleposition.ca

Site officiel de Pole-Position Magazine

24 Heures du Mans : Les arrivées les plus serrées de l’Histoire

24 Heures du Mans : Les arrivées les plus serrées de l’Histoire

Mercredi 12 juin 2024 par René Fagnan
Crédit photo: corporateford.com

Crédit photo: corporateford.com

Bien qu’il s’agisse d’une épreuve d’endurance disputée sur deux tours d’horloge, les 24 Heures du Mans ont parfois pris des airs de sprints, et quelques arrivées ont été incroyablement serrées, bien que certaines avaient été scénarisées à l’avance.

1966 – 20 mètres

C’est la courte distance qui séparait les deux Ford GT40 MKII des premières places en 1966. Ford affrontait alors Ferrari au Mans et les GT40 étaient très compétitives. La Ford No. 1 de Ken Miles/Dennis Hulme et la No. 2 de Chris Amon/Bruce McLaren roulent ensemble durant presque toute la course. Dans un but marketing d’obtenir une magnifique photo du doublé, les patrons de Ford demandent que la No. 1 ralentisse afin que la No. 2 la rattrape et qu’elles franchissent l’arrivée ensemble. Un mince écart de seulement 20 mètres sépare les deux GT40. Toutefois, le règlement sportif stipule qu’en cas d’égalité, la voiture partie plus loin sur la grille de départ est déclarée victorieuse puisqu’elle a parcouru une plus grande distance en 24 heures. Chris Amon et Bruce McLaren remportent ainsi la victoire.

1969 – 120 mètres

En 1969, l’arrivée ne fut pas scénarisée et fut électrisante. Le Belge Jacky Ickx s’oppose au départ traditionnel qui voit les pilotes courir jusqu’à leurs voitures et démarrer, ce qui souvent incitait plusieurs à ne pas boucler leurs harnais. Ickx marche donc jusqu’à sa Ford GT40 qu’il partage avec Jackie Oliver. Ces derniers effectuent une remontée ahurissante depuis la dernière place. En fin de course, la lutte pour la victoire se joue entre la Ford et la Porsche 908 de Hans Hermann/Gérard Larrousse. La Ford dispose de plus de puissance que la Porsche, mais cette dernière peut profiter de l’aspiration. Ickx pilote intelligemment et parvient à conserver une toute petite avance de seulement 120 mètres sur la Porsche à l’arrivée.

1933 - 401 mètres

Depuis 1931, Alfa Romeo s’impose en sport automobile mondial, tant en Grands Prix qu’en Endurance. La firme italienne a remporté les deux dernières éditions des 24 Heures du Mans en 1931 et 1932. En juin 1933, Tazio Nuvolari, associé à Raymond Sommers, mène la course au volant d’une Alfa 8C-2300 quand il doit s’arrêter au lever du jour dimanche et perdre 15 minutes pour faire réparer une fuite du réservoir d’essence. Une autre Alfa, pilotée par Luigi Chinetti/Philippe Varent prend le relais en tête. Mais Nuvolari n’a pas dit son dernier mot. Malgré un autre arrêt aux puits où ses mécanos colmatent la fuite avec de la gomme à mâcher, il refait son retard sur l’autre Alfa. Les deux bolides parcourent le dernier tour roues dans roues et se doublent à plusieurs reprises. Chinetti rate un changement de vitesses, ce qui permet à Nuvolari de repasser en tête et de croiser l’arrivée avec 401 mètres d’avance sur son rival.

2011 - 775 mètres

L’édition de 2011 se résume à un affrontement mettant aux prises trois Audi R18 TDI à trois Peugeot 908 HDi. La firme allemande perd deux voitures en début de course à la suite d’accidents spectaculaires. Il ne reste qu’une seule Audi en lice, mais elle parvient à suite le rythme imposé par les Peugeot turbo diesel. La course est palpitante et est pimentée par 47 changements de meneurs. Avec une heure à faire, l’écart entre l’Audi No. 2 de Marcel Fässler/André Lotterer/Benoit Tréluyer et la Peugeot No. 9 de Sébastien Bourdais/Simon Pegenaud/Pedro Lamy n’est que de sept secondes. Au damier, l’Audi l’emporte avec une priorité de 775 mètres, ou 13”854, sur la Peugeot No. 9.

2019 - 1099 mètres

Audi et Peugeot ayant quitté l’Endurance, il ne reste que Toyota à titre de constructeur officiel au Mans. Toyota a facilement réalisé le doublé lors de l’édition 2018 et face à des écuries LMP1 privées en 2019, on se doute fort que Toyota gagnera facilement. Le mystère ne concerne que l’identité de la voiture gagnante ! Les deux Toyota TS050 Hydrid dominent l’épreuve et les patrons de l’écurie nipponne décident de figer les positions à quelques heures de l’arrivée dimanche. La Toyota N. 8 de Sébasien Buemi/Kazuki Nakajima/Fernando Alonso croise l’arrivée bonne première avec 1099 mètres d’avance sur la voiture sœur de Mike Conway/Kamui Kobayashi/José Maria Lopez.

2004 - 2267 mètres

Notre dernier record concerne l’édition de 2004 quand deux Audi R8, celle de Audi Sport Japan Team Goh et celle d’Audi Sport UK Team Veloqx, se sont disputées la victoire. Avec deux heures à faire dimanche, les deux équipes se battent férocement. La R8 japonaise, pilotée par Seiji Ara/Rinaldo Capello/Tom Kristensen, occupe la première place, mais la R8 britannique, alors conduite par Johnny Herbert, refait son retard. Au bout des 24 heures de course, la R8 japonaise croise l’arrivée avec une avance de 41”354 ou 2267 mètres devant la R8 de Herbert/Jamie Davies/Guy Smith.