Site officiel de Pole-Position Magazine - Le seul magazine québécois de sport automobile

www.Poleposition.ca

Site officiel de Pole-Position Magazine

Quel a été l'héritage de Gilles Villeneuve pour les pilotes québécois ? 4 d'entre eux nous en parlent…

Quel a été l'héritage de Gilles Villeneuve pour les pilotes québécois ? 4 d'entre eux nous en parlent…

Dimanche 8 mai 2022 par Marie-Lyse Tremblay
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

C’était il y a tout juste 40 ans. Zolder, qualifications du Grand Prix de Belgique 1982. La Ferrari de Gilles Villeneuve décolle après un problème mécanique l’ayant empêché d’éviter la March de Jochen Mass roulant au ralenti devant lui. Le sport automobile mondial perdait ce jour-là l’un de ses pilotes les plus spectaculaires et le Québec l’un de ses rares vrais héros.

40 ans plus tard, tout le monde y va de son commentaire sur Gilles. Ceux qui l’ont connu, admiré ou ceux qui ne l’ont connu qu’à travers l’histoire. Des fans mais aussi des pilotes. Parmi eux, certains ont débuté leur carrière dans la foulée des exploits de Gilles. Ils sont nés dans les années 1960 ou 70 et, en cette journée anniversaire de sa disparition, nous avons voulu donner la parole à quatre de ces pilotes qui ont obtenu de fort beaux palmarès, des carrières qui se poursuivent parfois même encore, et qui partagent avec Gilles Villeneuve d’être arrivés à un niveau international grâce à leur talent avant tout. Quel fut pour eux l’héritage de Gilles et est-ce que cela les a aidés dans leur propre cheminement ?

Bertrand Godin avait 14 ans au décès de Gilles Villeneuve. « Je suivais la Formule Atlantique à la télé quand j’étais jeune et je me souviens que je disais à mes parents : c’est toujours le même qui gagne… et c’était Gilles » mentionne Bertrand, qui ajoute : « Quand la F1 est arrivée à Montréal en 1978, c’était tout un événement. La première fois que la Formule 1 venait au Québec, Gilles Villeneuve dans l’équipe Ferrari, qui se qualifie troisième… Je me souviens quand il a gagné et qu’il a pris le drapeau à damiers dans ses mains. Je me suis dit : faut que je fasse ça, je veux vivre des sensations comme ça ».

Karting, Formule Ford, Atlantique, Indy Lights, F3000, Godin a piloté dans beaucoup de séries. Un souvenir de Gilles l'a rejoint un jour jusque dans sa monoplace : « En 1997, quand j'ai couru au circuit Gilles-Villeneuve en Formule Atlantique et que j’ai gagné. Lorsqu’on m’a remis le drapeau, j’ai eu le flash du p’tit gars de 10 ans dans le salon chez nous ! ». Pour Bertrand Godin, « Gilles est devenu immortel le jour où il est décédé ».

Claude Bourbonnais avait quant à lui 16 ans le 8 mai 1982. « C’est l’année que j’ai fait mon cours de pilotage à l’école Jim Russell au Circuit Mont-Tremblant. J’étais un vrai débutant. Pour moi, Gilles a créé une nouvelle façon d’approcher le sport automobile. Il avait une grande influence parce que c’était un gars d’ici. J’ai eu une approche un peu similaire à lui : gagner des courses et non des points » souligne Claude.

La carrière de Claude Bourbonnais est passé par le karting, la monoplace à différents niveaux (F2000, Atlantique, Indy Lights, F3, F3000 et même IndyCar) avent de bifurquer vers l’Endurance et des courses en prototypes. Aujourd’hui propriétaire d’une école de conduite sur glace, Claude souligne : « Gilles m’a influencé avant, pendant et pour la suite de ma carrière. D’une certaine façon, c’est lui qui a amené le rêve chez les jeunes québécois qui voulaient faire de la course automobile ».

Pour Jean-François Dumoulin, qui venait d’avoir 6 ans le jour de l’accident de la Ferrari No.27 à Zolder, « Gilles était une idole, ça c’est certain. Pour un pilote de Trois-Rivières, il a aussi contribué à nous faire connaître ». Dumoulin, qui s’est illustré en monoplace autant qu’en Endurance et désormais NASCAR, rappelle ainsi les grandes heures des participations de Gilles au Grand Prix de Trois-Rivières. Un événement qui, d’une certaine manière, à ouvert un peu plus les portes de la F1 au pilote de Berthierville si l’on veut se souvenir de sa victoire de 1976 en Atlantique, devant Alan Jones et James Hunt.

Le plus jeune de nos 4 pilotes choisis pour parler de l’héritage de Gilles sur les pilotes québécois est Marc-Antoine Camirand. Le pilote de St-Léonard d’Aston n’avait que 3 ans au décès de Villeneuve. Mais il est assurément l’un de ceux qui connaît le mieux son histoire et sa carrière : « Gilles a été un modèle pour moi. Même si je ne l'ai pas vu courir, j'ai vu énormément de vidéos de lui et ce que je retiens, c’est sa combativité, sa fougue et surtout sa grande passion pour le sport. Pour lui, finir deuxième n’était pas une option. Il visait toujours la victoire. C'était le Guy Lafleur du sport automobile ».

Aujourd’hui détenteur du record de victoires au GP de Trois-Rivières, Marc-Antoine Camirnd s’est imposé partout où il est passé : du karting à la F1600, puis la F2000 aux États-Unis, Atlantique, Touring Car, GT, course sur glace et désormais NASCAR où il évolue constamment aux avant-postes en NASCAR Pinty’s. Lui-même l’un des plus grands talents de l’histoire du sport automobile québécois, Camirand porte un regard précis sur l’héritage de Gilles : « C'est certain que sa popularité a ouvert des portes pour plusieurs pilotes et j'en fais partie. Il a popularisé le sport automobile, tous les jeunes pilotes voulaient suivre ses traces ».