La Formule Atlantique est de retour en piste au Grand Prix de Trois-Rivières ce week-end, lors de la 50ème édition de cet événement québécois qui attire toujours la grande foule. Pour combler la nostalgie des fans qui ont assisté à L,événement au sièecle dernier, Bertrand Godin sera en piste au volant de la March 74B qui a appartenu à nul autre que Gilles Villeneuve. Cette voiture retrouve donc le circuit trifluvien quelque 45 ans après y avoir fait des débuts écourtés (Gilles Villeneuve avait en effet été victime d'un accident dès le premier tour de l'édition 1974).
 
« C’est un privilège de piloter une voiture de Gilles » de dire Godin. « Il l’a conduite en 1974, alors qu’il était en Formule Ford et qu’il avait décidé de vendre sa maison pour s’acheter une Formule Atlantique. Cette voiture n’a pas connu beaucoup de succès, mais c’est une des racines qui a permis à Gilles de se développer et de devenir la légende que l'on connaît. Il était arrivé 16ème au championnat cette année-là puisqu’il avait manqué des courses à cause d’une fracture de la jambe survenue à Mosport » ajoute Bertrand.
 
Bertrand Godin aura donc l’occasion de se mettre aux commandes de cette Formule Atlantique sur le tracé urbain du GP3R, mais la voiture ne sera certainement pas au niveau des autres bolides en piste, pour la plupart utilisés dans la série au sièecle présent. « C’est une superbe voiture » poursuit néanmoins l'ancien pilote Player's et lauréat, en Atlantique du GP du Canada (1997). « Je l’ai reçue à la maison pour faire mouler le siège, mais lorsque l’on a regardé l’état de la voiture, il y avait beaucoup de travail à faire. Elle n’a pas roulé depuis 2004, mais le moteur fonctionne ! Nous avons rendu la voiture sécuritaire pour la course. Dans les années 1970, les standards de sécurité n’étaient pas tout à fait les mêmes qu’aujourd’hui, surtout au niveau des incendies dans le cockpit ».
 
Bertrand ne peut cependant taire la beauté de cette March 74B aux couleurs de la boisson Schweppes : « la voiture est superbe. Sur le plan aérodynamique; il n’y a pas vraiment d’aileron avant, donc pas d’appui, mais en arrière, il y a un énorme aileron, très haut. Les freins arrière sont situés très près de la boîte de vitesses, ils ne refroidiront donc pas beaucoup ».
 
Ce sera la première fois que Bertrand Godin pilotera une voiture ayant appartenu à Gilles Villeneuve. « Pour moi, la performance de la voiture en piste m’importe peu, ce qui est le plus important c’est d’avoir une chance de conduire une pièce de l’histoire » nous a-t-il confié. 12 à 14 concurrents sont attendus (liste complète des inscrits dans l'édition présentement en kiosque du magazine Pole-Position) pour ces courses de série historique Atlantique au GP3R.
 
Toutefois, si Godin fait revivre de forts souvenirs d’une époque lointaine, durant ce week-end il mettra principalement l’emphase sur les 3 courses de F1600 Canada, série dans laquelle il évolue à temps plein depuis le début de la saison au sein de l’écurie ontarienne Britain West, sur une Mygale-Honda.
 
L’an dernier, Godin avait clôturé le spectacle de la F1600 Canada par une victoire, bien acclamée du public. Lors de la 50ème édition du GP3R, il compte bien rééditer l'exploit : « Même si c’est une piste que je connais, les conditions ne sont pas les mêmes et la compétition est différente de l'an dernier. Nous avons eu beaucoup de problèmes avec la Mygale depuis le début de la saison. Des problèmes qui s’accentuent dans les virages rapides. Or, il n’y en a pas au GP3R. Il faut donc saisir notre chance à cette occasion. J'avoue toutefois que c’est une saison beaucoup plus difficile que je ne l’aurais imaginé au niveau de la mise au point de la voiture. Mais je m’en vais là pour avoir du plaisir. De savoir que je cours sur un circuit prestigieux, le plus vieux en Amérique du Nord, demeure très spécial. Nous avons de plus un très beau peloton en F1600. Enfin, l'autre facteur qui viendra brouiller les cartes est qu'on annonce de la pluie, ce que nous n’avions pas eu l’an dernier ».
 
Effectivement, la pluie attendue demain et peut-être aussi samedi risque de rendre la 50ème édition du GP3R quelque peu imprévisible au niveau du résultats de certaines courses. Tous les pilotes voudront passer à l’histoire en remportant l’une des épreuves, le spectacle promet donc d'être relevé.