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Sans avenir nos pilotes de course québécois ? - 3ème et dernière partie

Sans avenir nos pilotes de course québécois ? - 3ème et dernière partie

Jeudi 20 août 2015 par Philippe Brasseur

Le 20 août 2015.- Après avoir tout tenté afin de percer dans différentes séries, les Kevin Lacroix, Andrew Ranger et Alex Tagliani se consacrent maintenant à la série Nascar Canadian Tire. Quant à eux et malgré tout leur talent, Mikaël Grenier et Alex Guénette ont mis leur carrière en veilleuse.
 
Même si les parcours diffèrent, ces pilotes québécois ont tous un point en commun: le manque d'argent étant, leur carrière n'est pas à la hauteur de leur talent.
 
Or, les pilotes québécois ont-ils un véritable avenir à l'extérieur du Canada ou sont-ils tout simplement condamnés à courir dans les séries canadiennes ou à laisser de côté leur carrière, faute de moyens financiers ?
 
ET LE NASCAR CANADIAN TIRE
 
La série Nascar Canadian Tire est la série la plus en vue au Canada. Onze programmes de courses sont disputés dans différentes provinces et une présence télévisuelle est assurée sur les chaînes TSN et RDS. Cette série met en piste les pilotes parmi les plus talentueux au pays. À ce titre, ne devrait-elle pas permettre à nos coureurs québécois de se faire valoir chez nous et de faire progresser leur carrière dans le monde du stock car ?  
 
Alex Tagliani pilote lui-même dans cette série et il croit au produit. Depuis son retour au Canada, il a créé sa propre écurie et travaille très fort afin de monter ses propres modèles d'affaires pouvant intéresser des commanditaires importants. «La série Nascar Canadian Tire est leader dans le domaine des courses au Canada», explique Tagliani. «J'aimerais que cette série devienne un incontournable pour tous les jeunes et que leur rêve soit d'y avoir un volant un jour.»
 
Pour Tagliani, le rêve américain sera toujours présent auprès des jeunes québécois mais, il demande aux intervenants du milieu de la course d'être réaliste. «Si un jeune n'a pas le budget nécessaire, soit des millions de dollars, il ne pourra accéder à une série de pointe aux États-Unis», ajoute en toute connaissance de cause Tagliani.  «Pour le séries Nascar Sprint, Xfinity et Camping Truck, si vous n'avez pas un budget respectif de 20 M $, 6 M $ et 3 M $, oubliez cela! Et même là, un pilote américain pourra toujours passer devant vous.»
 
Tagliani veut bâtir, avec les dirigeants et tous les intervenants de Nascar Canada, une série qui permettra aux pilotes d'ici de bien gagner leur vie, tout en pratiquant leur passion, la course automobile. Une série forte au Canada n'exclut pas qu'un pilote québécois puisse réussir à percer une série Nascar  américaine.
 
UN EXEMPLE AUSTRALIEN
 
La série australienne V8 Supercars est un exemple souvent cité d'une organisation qui a su se créer une image enviable et gagnante. Son succès est tel que même Jacques Villeneuve a tenté d'y chercher un volant au cours des dernières années.  «Avec notre série Nascar, nous avons tous les éléments pour répéter le modèle de cette série et attirer nous aussi des commanditaires tel que Red Bull», mentionne Tagliani.
 
Toutefois, Tagliani n'est pas naïf pour autant. Il sait que la série doit s'améliorer et surtout modifier son modèle d'affaires. «La période où le pilote était également propriétaire d'écurie achève», analyse Tagliani. «Aujourd'hui, il y a une nouvelle génération de pilotes qui comptent sur des commanditaires afin de pouvoir pratiquer leur métier.»
 
Tagliani parle de pilotes tels que les frères Dumoulin, Andrew Ranger, Marc-Antoine Camirand et lui-même qui attirent de plus en plus de commanditaires, ce qui est bon pour la série. «Tout comme d'autres pilotes, j'ai mis toute ma crédibilité sur la table afin qu'un commanditaire tel qu'Épipen embarque dans l'aventure du Nascar au Canada», raconte Tagliani. « La course automobile n'était pas un véhicule naturel pour un tel commanditaire, mais nous avons bâti ensemble un modèle d'affaires pour que les deux parties soient satisfaites de l'entente.»
 
Pour amener ce changement, Tagliani compte sur les dirigeants de la série afin de rendre les différents programmes de course encore plus palpitants. «La série doit s'adapter au marché canadien et à sa clientèle canadienne différente de celle des États-Unis» insiste le pilote de Lachenaie.
 
Selon Tagliani, la série devrait privilégier les circuits routiers, une tradition au Québec et au Canada, regrouper les pilotes pour faire de la promotion dans des centre urbains importants où se déroulent des courses tels que Edmonton, Trois-Rivières et Toronto. De plus, la série devrait tenir le jour même d'une épreuve, une conférence de presse pour mettre de l'avant ses pilotes.
 
Une fois à la retraite, Taligani serait même prêt à prendre en charge le volet marketing de la série. «J'aimerais que la série soit attrayante, et ce, au point de permettre à des pilotes tels Paul Tracy, Patrick Carpentier et moi-même d'y terminer notre carrière en y affrontant les jeunes loups de la course automobile du Canada», conclut Tagliani.«Imaginez à quel point cette série ferait un malheur si les 200 pilotes canadiens les plus talentueux s'y disputaient une place afin d'obtenir l'un des trente volants disponibles.»
 
*** Cet article d'André Ménard complète la série de trois sur le sujet. Nous vous invitons à y réagir sur notre page Facebook : www.poleposition.ca/facebook