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Toto Wolff : De gérant de Bruno Spengler à la tête de Mercedes F1... et maintenant actionnaire d’Aston Martin

Toto Wolff : De gérant de Bruno Spengler à la tête de Mercedes F1... et maintenant actionnaire d’Aston Martin

Mardi 21 avril 2020 par René Fagnan
Crédit photo: Mercedes-Benz

Crédit photo: Mercedes-Benz

Toto Wolff est un homme d'affaires avisé et extrêmement astucieux. Patron de l’écurie de Formule 1 Mercedes, il vient maintenant d’acquérir une participation financière dans Aston Martin qui aura sa propre écurie de F1 dès l’an prochain.

En août 2018, le milliardaire canadien Lawrence Stroll a pris le contrôle de l’écurie de Formule 1 Force India qu’il a renommée Racing Point. Au début de cette année, Stroll a confirmé une rumeur qui circulait à son propos en prenant, avec le consortium Yew Tree, le contrôle du constructeur automobile britannique de voitures de luxe Aston Martin.

Un vieil adage affirme que l’argent appelle l’argent. Et puisque Lawrence Stroll et Toto Wolff sont de bons amis, personne n’a vraiment été étonné d’apprendre qu’Aston Martin a confirmé que l’émission de droits pour aider à lever des fonds qui s'est achevée lundi matin comprenait un investissement de la société ErsteAM Ltd qui est contrôlée par Toto Wolff.

Au départ, la participation de Wolff dans Aston Martin devait représenter 4,77% des actions, mais suite à l'émission de droits effectuée lundi, sa participation a été diluée à 0,95%. Selon les médias européens, cette implication de Wolff dans Aston Martin, effectuée à titre privé, a assurément été accomplie avec l’assentiment de Daimler, la maison-mère de Mercedes-Benz.

Cette transaction financière renforce les liens qui unissent les écuries de F1 Mercedes et Racing Point. En effet, des échanges techniques existent entre les deux entités, et Racing Point, bientôt renommée Aston Martin F1, dispose de moteurs turbo hybrides Mercedes et utilise aussi les boîtes de vitesses de l’écurie allemande. Rappelons ici que cette double implication en F1 n’est pas nouvelle pour Wolff puisque ce dernier était un actionnaire de l’écurie Williams quand il a acheté des parts de Mercedes-Benz Grand Prix Ltd.

L’an dernier, plusieurs ont supposé que Toto Wolff cherchait à occuper un poste important au sein de Liberty Media, l’entreprise qui possède le contrôle financier et administratif de la F1. Cette nouvelle concernant son implication dans Aston Martin et le fait qu’il martèle depuis des mois qu’il compte bien demeurer à la barre de l’écurie Mercedes pour quelques années encore prouvent qu’il n’ira pas chez Liberty Media. Du moins, pas pour quelque temps.

Toto Wolff, de son véritable nom Torger Christian Wolff, a décidément parcouru beaucoup de chemin depuis ses études universitaires en économie et en affaires.

Né en janvier 1972 à Vienne en Autriche, il a piloté en Formule Ford et en catégorie GT avant de fonder sa première entreprise d’investissements privés en informatique et en haute technologie, March Fifteen, en 1998. Cette compagnie a vite été très rentable et Wolff, toujours intéressé par le sport automobile, est devenu le gérant de jeunes pilotes en investissant dans leurs carrières.

C’est ainsi qu’en 2001 il s’intéresse à un jeune Franco-canadien, né à Schiltigheim en Alsace, mais qui habite Montebello au Québec, Bruno Spengler, qui dispute sa première saison en Formule Renault 2.0 en France et en Eurocup. Wolff prend sous son aile d’autres pilotes, comme les Français Alexandre Prémat et Éric Salignon. En 2005, après deux saisons plutôt décevantes en Formule 3 avec les écuries ASM et Mücke (malgré quatre podiums), Wolff aide Spengler à passer en DTM au sein du clan Mercedes.

Un an plus tard, Wolff achète une participation de 49% dans HWA AG, la branche sportive de Mercedes-Benz qui produit les voitures AMG, les bolides Mercedes de DTM ainsi que les moteurs de Formule 3 de la marque allemande.

Malgré ses nombreuses victoires, Spengler rate le titre du DTM de très peu à deux reprises. Les frictions deviennent de plus en plus fréquentes entre le pilote québécois et Wolff.

Finalement, en 2011, Spengler, courtisé par BMW qui monte un programme en DTM, parvient à négocier une entente avec Wolff. Les deux se séparent. Spengler sera sacré Champion du DTM avec BMW en 2012 tandis qu’en janvier 2013, Wolff achète 30% des parts de Mercedes-Benz Grand Prix Ltd et devient le directeur exécutif et patron de Mercedes Petronas F1. S’en suivront 92 victoires et six titres consécutifs des pilotes et des constructeurs en F1.

Décidément, Toto Wolff et son ami Lawrence Stroll prennent de plus en plus de place sur l’échiquier de la F1.