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10 mai : Jochen Rindt pousse Jack Brabham à la faute et gagne le GP de Monaco en 1970

10 mai : Jochen Rindt pousse Jack Brabham à la faute et gagne le GP de Monaco en 1970

Vendredi 10 mai 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

La victoire au Grand Prix de Monaco de 1970 s’est jouée non seulement durant le dernier tour, mais dans le tout dernier virage de la course. Déconcentré, car mis sous pression, Jack Brabham a raté un freinage, permettant à Jochen Rindt de le doubler et de décrocher sa première victoire de la saison.

En 1970, l’Autrichien Jochen Rindt est resté fidèle au Team Lotus même s’il juge les voitures de Colin Chapman un peu trop fragiles. La carrière de Rindt est gérée par un certain Bernie Ecclestone.

La nouvelle Lotus, la 72, n’étant pas encore prête, l’écurie britannique a débuté la saison 1970 avec des 49C. Les deux premiers Grands Prix n’ont apporté aucune satisfaction à Rindt qui a abandonné sur bris de moteur en Afrique du Sud et abandonné encore une fois en Espagne sur panne d’allumage.

La troisième course est le prestigieux Grand Prix de Monaco. L’Écossais Jackie Stewart installe sa March 701-Ford en pole position avec un chrono de 1’24”0. Il devance Chris Amon sur une March 701-Ford et Denny Hulme qui accuse 1”1 de retard au volant de sa McLaren M14A-Ford. Suivent ensuite sur la grille Jack Brabham (âgé de 44 ans et aux commandes d’une Brabham BT33-Ford), Jean-Pierre Beltoise (Matra MS120), Jacky Ickx (Ferrari 312B) et Rindt à bord d’une Lotus 49C-Ford.

Durant cette épreuve disputée sur 80 tours, les meneurs vont connaître plusieurs pannes mécaniques. Stewart effectue un bon départ et mène la course devant Chris Amon. Ickx disparaît dès le 12e tour sur bris d’un arbre de transmission. Dix tours plus tard, c’est Beltoise, quatrième, qui abandonne, conséquence du bris de sa transmission.

Quelques boucles plus tard, Stewart, en tête, s’arrête à cause de ratés d’allumage, ce qui propulse Brabham en tête. Hulme, troisième devant Rindt, baisse soudainement de rythme quand sa McLaren connaît des ennuis de boîte de vitesses. Au 62e tour, la suspension de la March d’Amon s’affaisse à la suite de la perte d’un boulon, ce qui le force à l’abandon. À ce moment, Rindt est second, à neuf secondes de Brabham.

La vraie course commence

Rindt, très à l’aise, pousse au maximum pour refaire son retard sur Brabham. Ce dernier roule moins vite qu’il le voudrait, car il doit souvent doubler des retardataires ; et on sait que les dépassements ne sont pas faciles à réaliser sur ce circuit étroit et sinueux.

À quatre tours de l’arrivée, Brabham doit presque s’arrêter afin de na pas percuter la March de Jo Siffert qui, en panne d’essence, zigzague afin de récupérer quelques gouttes de carburant. Au début du dernier tour, une petite seconde et demie sépare les deux bolides.

Au virage du Bureau de tabac, Brabham double la De Tomaso-Ford de Piers Courage qui accuse plusieurs tours de retard. Peu après, Brabham se prépare à doubler la McLaren de Hulme sur la ligne droite, car la piste ne contournait pas la piscine à cette époque.

Hulme voit bien Brabham arriver derrière lui à toute vitesse. Il se range du côté extérieur du virage et lui laisse toute la place. Mais Brabham, pour une raison inconnue, pique vers l’intérieur du virage, l’épingle du Gazomètre.

Brabham constate qu’il roule trop vite et ne peut tourner. Alors il bloque ses roues et la monoplace tire tout droit dans les pneus de protection !  L’incident survient à très basse vitesse, mais le museau de la voiture est endommagé.

Rindt n’en croit pas ses yeux ! Il passe à côté de la Brabham immobilisée et file vers la victoire. Jack Brabham sélectionne vite la marche arrière, se dégage ses pneus, négocie le virage et croise l’arrivée avec 23”1 de retard sur Rindt. Henri Pescarolo termine troisième à bord de sa Matra.

Il faut avouer que Rindt a piloté comme un damné. Il a bouclé le dernier tour de la course en 1’23”2, soit 0”8 plus vite que la pole position inscrite par Stewart et 2”7 plus rapidement que son propre meilleur tour en qualifications ! Si Rindt était aux anges, Brabham était, quant à lui, vraiment dépité.