La 63ᵉ édition des 24 Heures de Daytona a pris fin ce dimanche à 13h40, couronnant comme vainqueurs au général le Brésilien Felipe Nasr, du Belge Laurens Vanthoor et du Britannique Nick Tandy, sur la Porsche 963 Nº7 du Team Penske.
Disputée devant une foule impressionnante, par temps frais mais sans la moindre goutte de pluie, l’épreuve a connu de nombreux rebondissements dans les quatre catégories en piste. Parmi les 61 équipages au départ, 40 ont croisé la ligne d’arrivée. Cette traditionnelle épreuve d’ouverture de la saison de l’IMSA WeatherTech SportsCar a aussi connu 14 périodes de neutralisation.
Pour viser le trophée 2025, 12 prototypes GTP étaient sur la grille de départ, Si la Lamborghini (premier abandon avant même la fin de la première heure) et les Porsche 963 des équipes privées n’avaient aucun réel espoir de victoire, la bataille entre BMW, Porsche (avec les deux 963 officielles du Team Penske), Acura et Cadillac fut somptueuse. Dans le dernier quart de course, cette lutte en tête s’est résumée aux 4 voitures n’ayant connu aucun souci mécanique et n’ayant été retardées que par l’un ou l’autre élément de carrosserie à changer ou une pénalité de passage par la ligne des puits. Porsche, avec en course tant la Nº6 que la Nº7, a été le plus présent aux commandes dans les 6 dernières heures, tandis que la BMW Nº24, particulièrement efficace lorsqu’elle était menée par Kevin Magnussen ou Dries Vanthoor, n’a lâché la pression que lors de la dernière relance.
Comme toujours aux 24 Heures de Daytona, la dernière heure était crainte des meneurs pour son risque toujours possible de neutralisation venant regrouper le peloton et créer une relance tardive. Et elle survint à tout juste 58 minutes de la fin, la Lamborghini GTD de Kyle Marcelli s’arrêtant en bord de piste (perte d’une roue) ! C’est à 38 minutes de l’arrivée que le drapeau vert a été redonné une ultime fois, pour une relance explosive compte-tenu que tout le monde s’était arrêté pour son ultime ravitaillement pendant la séquence sous drapeaux jaunes. Cette relance marqua la fin des ambitions de victoire de BMW, Dries Vanthoor abimant son capot avant dans un contact avec la Porsche de Nasr au 1ᵉʳ virage.
Nasr et Matt Campbell ne se faisant aucun cadeau, le staff Porsche/Penske connut quelques sueurs froides dans la dernière demi-heure. La victoire revient finalement à la Nº7, la Nº6 de Kévin Estre, Mathieu Jaminet et Matt Campbell perdant même la 2ᵉ place au profit de l’Acura de Tom Blomqvist, Felix Rosenqvist, Scott Dixon et Colin Braun à 3 minutes du terme. La BMW Nº24, la Cadillac Nº10 et la première Porsche 963 privée suivent, à un et deux tours des vainqueurs.
En classe LMP2, les équipes AF Corse puis AO Racing qui se sont relayées en tête durant la matinée ont toutes deux vu le moteur Gibson de leur Oreca s’éteindre à l’heure de l’apéritif. Mathieu Vaxivière (AF Corse) à 11h30 puis Christian Rasmussen moins d’une heure plus tard, ont ainsi permis à Sébastien Bourdais de ramener en première place le prototype de l’équipe canadienne Tower Motorsport partagé avec John Farano, Job van Uitert et Sebastian Alvarez. Et même si la dernière relance voyait Bourdais perdre deux places, le vétéran français a repris les commandes peu après pour l’emporter devant la Nº22 (United Autosports) emmenée par Paul Di Resta.
En GTD Pro, la lutte entre la Corvette Nº4 de Tommy Milner et la BMW No.1 de Madison Snow a animé la 20ᵉ heure. Les deux meneurs sont ensuite tombés sur la seconde BMW/Paul Miller Racing, pilotée par Augusto Farfus qui s’est entêté à bloquer la Corvette pour donner une chance de dépassement à son coéquipier de la Nº1. Une manœuvre anti-sportive, punie par les officiels, mais qui a abouti à un accrochage entre les deux premiers ! La BMW Nº1 s’en est sortie sans trop de dégâts, se retrouvant alors en tête, dans la controverse. Après d’autres péripéties de fin de course, la victoire dans cette classe revient à la Ford Mustang Nº65 (pilotée par Dennis Olsen, Fred Vervish et Chritopher Mies) engagée par la structure canadienne Multimatic. La Corvette Nº3 et la Mustang Nº64 complètent le Top 3.
En GTD, beaucoup de remue-ménage là aussi dans les dernières heures… et des pilotes canadiens qui se sont nuits dans la lutte pour la victoire lorsque Daniel Morad (Mercedes/Korthoff Motorsports) envoyait hors-piste l’Aston Martin de Zach Robichon à 4 heures de la fin. Morad fut pénalisé et l’Aston Martin Nº27, alors pilotée par l’Italien Luca Drudi, rétrograda 10ᵉ. Mais Drudi remonta rapidement, au point de contester la victoire jusqu’au bout à la Corvette Nº13 de l’équipe AWA. Au terme d’une course sans souci majeur, cette voiture pilotée par Matt Bell, Marvin Kirchöffer, Lars Kern et l’Ontarien Orey Fidani s’est imposée, devant la Porsche Nº120 de l’équipe Wright Motorsports, parvenue à dépasser l’Aston Martin de Robichon/Drudi/Stevenson/Gamble à 5 minutes de la fin. La Mercedes/Winward Racing et la BMW/Turner Motorsports complètent le Top 5. Cinquième en vue de l'arrivée, la Porsche de l’équipage féminin (Iron Dames) composé de Rahel Frey, Michelle Gatting, Sarah Bovy et Karen Gaillard est 8ᵉ, devant la Mercedes/Koprthoff Motorsports de Morad.
Pour le classement final de cette 63ᵉ édition, cliquez ici. Retrouvez aussi notre galerie photos de l’événement ici. Nous reviendrons aussi, avec des articles exclusifs, sur ces 24 Heures de Daytona 2025 dans la prochaine édition du magazine Pole-Position, qui paraîtra le 4 mars. À noter que cet événement a aussi, selon les chiffres donnés par l’IMSA en salle de presse, été suivi par plus de 2 millions de spectateurs sur les plateformes de diffusion en direct (YouTube et le site de la série). Cela s’ajoute aux téléspectateurs des réseaux nord-américains, européens et asiatiques qui présentaient la course en direct.
*** MISE À JOUR JEUDI 29 JANVIER 16h00 : La voiture Nº8 (Tower Motorsports) est pénalisée et perd sa victoire en classe LMP2. Selon l'IMSA, « lors d'une inspection technique prolongée après la course, il a été constaté que la voiture N°8 avait excédé l'usure maximale autorisée sur la zone réglementée du patin de protection sous la voiture. Selon le règlement technique FIA 3.5.6 concernant les patins de protection, l'usure maximale autorisée est de 5 mm. Avertie de la pénalité, l'équipe Tower Motorsports a déposé une réclamation qui a été rejetée par l'IMSA. En conséquence de cette pénalité, les résultats provisoires indiqueront que la voiture Nº8 est désormais classée 12ᵉ et dernière de la catégorie LMP2. La voiture N°22 accède à la première place en LMP2, toutes les autres voitures progressant en conséquence ».
Victoire Porsche Penske aux 24 Heures de Daytona; les équipes canadiennes triomphent en LMP2, GTD Pro et GTD
Dimanche 26 janvier 2025 par Didier Schraenen
Crédit photo: Didier Schraenen