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WRC : Le Rallye du Japon et le Safari du Kenya, principaux concurrents au projet canadien

WRC : Le Rallye du Japon et le Safari du Kenya, principaux concurrents au projet canadien

Mardi 20 février 2018 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Peugeot Sport

Crédit photo: Peugeot Sport

Il y a un peu moins de deux semaines, nous nous sommes fait l'écho de la création de la nouvelle association de rallye (RPAC - Rally Promoter Association of Canada) destinée à travailler sur le projet de ramener le Championnat du monde des Rallyes au pays dans un délai de 5 ans (voir les nouvelles à ce sujet des 8 et 9 février sur poleposition.ca).

Le projet est ambitieux mais on veut y croire. Toutefois, le Canada n'est pas le seul pays en lice à vouloir retrouver sa place au calendrier du WRC. Ainsi le Japon et le Kenya semblent aujourd'hui très sérieux dans leurs démarches.

Tous deux ont, comme le Canada, déjà présenté des rallyes mondiaux, à une époque plus contemporaine cependant. Le Rallye du Japon fut inscrit au championnat de 2004 à 2010, avec pour vainqueurs Petter Solberg, Marcus Grönholm, Mikko Hirvonen et Sébastien Loeb. Il a perdu sa place au calendrier en raison de la crise économique qui sévissait alors dans le pays et surtout des problèmes climatiques rencontrés dans la région où il se disputait, sur la très humide île d'Hokkaido !

Mais les Japonais travaillent fort pour revenir au calendrier, d'autant qu'ils disposent à nouveau de l'appui d'un manufacturier national présent dans la série, Toyota. Pourtant, ce n'est ni le Canada ni le Japon qui se montre aujourd'hui le plus "impatient" face au retour du WRC sur ses terres, mais bien le Kenya ! Cela surprendra sans doute les plus jeunes de nos lecteurs mais pour les plus anciens, les souvenirs entourant le Safari du Kenya sont sans doute encore bien présents !

Disputé sur des routes ouvertes où la population locale mais aussi et surtout les animaux sauvages pouvaient à tout instant traverser la route, le Safari du Kenya a été remporté par quelques-uns des plus grands pilotes de rallye de l'histoire. On pense ici à Vic Preston, Ari Vatanen, Juha Kankkunen ou encore Carlos Sainz pour ne nommer que ceux là. Adoré par les uns pour son côté aventure, détesté par les autres pour ses conditions déplorables de sécurité, le Safari du Kenya était aussi devenu très coûteux, au tournant des années 1990, pour les principales équipes d'usine qui louaient des hélicoptères pour parcourir toute l'épreuve et avertir leurs pilotes en temps réel des dangers sur le terrain.

Le Safari Rallye du Kenya a tout de même une longue histoire (il s'appela Coronation Safari puis East African Safari Rally avant de prendre le nom de Safari Rallye du Kenya), débutée en 1953 et clôturée, au niveau de son inscription au WRC tout au moins, en 2002. Pour les Kenyans, l'objectif n'est pas de redevenir événement de WRC dans 5 ans, comme le projet canadien, mais bien dans... deux ans !

Selon nos collègues de Capital FM Sports, média basé dans la capitale Nairobi, le comité lancé début 2017 pour faire avancer la candidature va accueillir le président de la Fédération Internationale Jean Todt la semaine prochaine, non pas pour observer l'épreuve sur le terrain mais pour inaugurer les locaux du "WRC Safari Rally Project".

Ce sera la troisième fois que le président Todt se rendra au Kenya pour rencontrer les organisateurs locaux. Lors de son précédent séjour, il avait indiqué  « qu'il n'y a pas de raison que le Kenya ne revienne pas un jour au calendrier des rallyes mondiaux si le processus d'attribution de l'épreuve et les nouvelles normes étaient respectées ». Par nouvelles normes, on pense bien sûr à la sécurité, mille fois plus contraignante aujourd'hui dans les rallyes qu'il y a 15 ou 20 ans.  

La Belgique, avec le très populaire Rallye d'Ypres qui compte déjà pour le Championnat d'Europe, et les États-Unis, avec un bien nébuleux projet dans l'ouest, ont également manifesté ces dernières années leur intérêt pour présenter une manche du Championnat du monde. Mais ces dossiers semblent présentement au point mort.

Selon toute logique, on peut évaluer que le Japon, avec l'appui de Toyota et des ressources importantes, est le candidat le mieux placé s'il devait y avoir une place qui se libère, ou s'ajoute, au calendrier mondial très prochainement. Le Kenya, malgré sa volonté politique importante, et le Canada, sont davantage des projets à long terme...