Site officiel de Pole-Position Magazine - Le seul magazine québécois de sport automobile

www.Poleposition.ca

Site officiel de Pole-Position Magazine

40 ans de Renault en F1 : Partie 4 - La reconstruction... (années 2010 + vidéo)

40 ans de Renault en F1 : Partie 4 - La reconstruction... (années 2010 + vidéo)

Dimanche 16 juillet 2017 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Renault Sport

Crédit photo: Renault Sport

Après les débuts en 1977, les premiers succès dans les années 1980, les titres avec Williams (dont celui de Jacques Villeneuve) dans les années 1990 et les hauts et les bas de la première décennie du siècle, Renault a bien débuté la décennie 2010 comme motoriste de Red Bull.

Mais le manufacturier en voulait plus : revenir avec sa propre équipe ! Dans cette quatrième et dernière partie, nous vous présentons la décennie 2010 en cours, marquée par les tires et les conflits avec Red Bull et le renouveau de l'équipe Renault F1 qui dispute aujourd'hui, dimanche 16 juillet 2017, le Grand Prix de Grande-Bretagne 40 ans jour pour jour après ses débuts en F1 (voir vidéo commémoratif en fin d'article)...

2010

Une nouvelle réglementation sportive entre en vigueur. La victoire ne vaut plus 10 points, mais 25 points, et les dix premiers classés marquent des points, contrairement aux six ou huit premiers auparavant. Comme en 2009, chaque pilote dispose de huit moteurs au total. Les ravitaillements en carburant sont interdits. Renault s'ouvre à l'est. Renault F1 Team engage en effet un pilote polonais confirmé, Robert Kubica, et un pilote russe débutant, Vitaly Petrov. Il dispose du châssis R30 et du moteur RS27 qui continue d'évoluer. Red Bull engage un nouveau châssis, le RB6, avec le même moteur Renault. L'opposition est très forte, elle est menée par Ferrari et McLaren-Mercedes. Mais sur 19 Grand Prix, Red Bull engrange neuf victoires, quatre pour Webber, cinq pour Vettel, lesquelles assorties à plusieurs podiums, emmènent le jeune Allemand à son premier titre mondial.

2011

C'est la fin d'une époque. Renault souhaite arrêter de courir en son nom propre. Du point de vue des moteurs, Viry-Châtillon continue de travailler. Il y a donc un châssis R31 et un moteur RS27 paré pour 2011, mais l'équipe, déjà engagée par Renault, porte désormais le nom de Lotus-Renault GP. Ses pilotes sont Vitaly Petrov, Nick Heidfeld remplacé après la trêve du mois d'août par Bruno Senna. Il y a également un Team Lotus concurrent (pilotes Trulli et Kovalainen) qui fait référence lui aussi au Team Lotus des années 1970. Ce Team Lotus 2011 utilise aussi un moteur Renault. Les tribunaux départageront l'imbroglio des appellations. Enfin, il y a Red Bull et sa RB7 qui fait toujours confiance à Vettel et Webber. Au total, Renault fournit donc 6 moteurs inscrits par course. L'équipe Red Bull-Renault éclipse totalement toute concurrence : sur dix-neuf épreuves, il faut compter douze victoires pour l'équipe autrichienne, dont 11 pour le seul Vettel, champion du monde dès le Japon, soit le quinzième GP de l'année. Lors de la course suivante, la Corée du sud, Red Bull Renault accroche le titre Constructeurs. Au Brésil, l'équipe Renault fait ses adieux au paddock, elle disputait son 300ème GP.

2012

Toujours amélioré, le moteur Renault RS27 poursuit sa carrière, et Renault Sport devient en 2012 le motoriste le plus demandé en F1 puisqu'il équipe quatre teams : Red Bull-Renault, les champions du monde, avec Vettel et Webber, Lotus-Renault F1 (installé à Enstone sous ce nom et qui fait courir Kimi Raikkonen, Romain Grosjean et Jérôme D'Ambrosio - qui remplace Grosjean, suspendu, au Grand Prix d'Italie seulement), Caterham-Renault qui prétendait à l'appellation de Lotus mais ne l'a pas obtenu (Petrov et Kovalainen) et Williams-Renault (Pastor Maldonado et Bruno Senna). Une nouvelle fois, Vettel frappe très fort avec sa Red Bull, mais Alonso sur Ferrari lui donne une réplique permanente. Vettel doit attendre le 20ème et dernier GP de la saison pour être couronné et acquérir son 3ème titre mondial, grâce à cinq victoires. Vainqueur à Monaco et à Silverstone, Webber n'a pas démérité. Deux autres pilotes motorisés par Renault montent sur la plus haute marche du podium : Maldonado sur Williams en Espagne, et Kimi Raikkonen sur Lotus à Abou Dhabi. Raikkonen rallie la 3ème place du championnat du monde derrière Vettel et Alonso.

2013

Renault motorise les mêmes équipes que la saison précédente : Red Bull avec Vettel et Webber; Williams avec Maldonado et un nouveau-venu, Valtteri Bottas; Lotus avec Raikkonen et Grosjean (Kovalainen remplacera Raikkonen pour les deux derniers GP de la saison); Caterham avec Charles Pic et Giedo Van der Garde. Vettel opère l'une de ces razzias dont il a le secret : treize victoires en une seule saison, dont neuf successives, un record au cours d'une seule et même année. Il gagne du même coup son 4ème titre mondial et rejoint ainsi Alain Prost à ce palmarès prestigieux, derrière Schumacher et Fangio. Raikkonen sauve la saison de Lotus avec une victoire en Australie, à l'ouverture de la saison.

2014

Renault a travaillé sans relâche depuis des années sur son moteur RS27 pour aider les équipes que Viry-Châtillon motoriseet, en parallèle, les motoristes français, ont préparé l'avenir. Car, à l'orée de 2014, s'ouvre une ère nouvelle, celle du moteur hybride, que Renault-Sport F1 baptise Renault Energy F1. Il se compose, selon la nouvelle réglementation de la FIA, d'un moteur thermique, d'un turbocompresseur, de deux unités électriques auxiliaires au moteur thermique - récupérant pour l'une l'énergie cinétique dispensée au freinage, pour l'autre la chaleur à l'échappement - une unité de stockage de l'électricité et une unité de contrôle électronique de l'ensemble. Le projet s'annonçait depuis plusieurs mois et Renault Sport travaillait sur un moteur thermique de 4 cylindres lorsque, à la demande de Ferrari, la FIA décida que le moteur thermique serait un 6 cylindres en V. Viry-Châtillon redémarre donc un nouveau projet V6. Ce nouveau groupe motopropulseur équipe quatre teams : Red Bull, les champions du monde, avec Vettel et Ricciardo, Lotus F1 avec Grosjean et Maldonado, Toro Rosso pour Jean-Éric Vergne et Daniil Kvyat, Caterham pour Marcus Ericsson et Kamui Kobayashi (leurs remplaçants sur un seul GP : Will Stevens et André Lotterer). Tous ces pilotes ont marqué des points mais seul l'Australien Daniel Ricciardo, nouvel équipier de Vettel, accède à la plus haute marche du podium en trois occasions et achève la saison à la 3ème place du classement des pilotes tandis que Red Bull se classe en 2ème position au classement des constructeurs de F1.

2015

Renault a réduit ses activités de motoristes à deux équipes, Red Bull et Toro Rosso. Ricciardo et Kvyat prennent le volant des RB11, les nouveaux venus, Max Verstappen et Carlos Sainz, fils de pilotes de course, sont engagés sur les STR10, sigle des Toro Rosso. Seuls quelques rares podiums concrétisent leur saison et chez Red Bull on se plaint du manque de compétitivité du moteur français face aux Mercedes et Ferrari. Mais du côté de l'état-major de Renault comme du côté de Renault Sport, de grandes choses se préparent. Le groupe français estime en effet, après études, analyses et recherches dans tous les domaines, qu'il vaut mieux pour Renault, revenir de plain-pied en F1 avec sa propre voiture et son moteur. La décision sera prise dans le courant de l'année, et le 3 décembre 2015, Renault annonce son retour en F1 pour la saison 2016.

2016

Renault Sport poursuit ses activités de motoriste avec Red Bull, sur les RB12, conduites par les mêmes pilotes. Commandité, le moteur Renault prend l'appellation de Tag-Heuer. Les Renault font leur réapparition dans le paddock des grands prix sous les couleurs de leurs débuts, soit le jaune et le noir. Pour Red Bull, la saison s'avère mouvementée. Au Grand Prix d'Espagne, 5ème épreuve de la saison, Red Bull décide d'un changement interne de ses pilotes : Kvyat, titulaire chez Red Bull, repart chez Toro Rosso, il est remplacé chez par Verstappen. Celui-ci effectue des performances éblouissantes puisqu'il gagne aussitôt son premier Grand Prix. Et entre dans l'histoire. Pour sa part, Ricciardo gagne en Malaisie. Chez Renault, la saison est difficile : l'équipe a préparé à la hâte les châssis trouvés à Enstone au moment du rachat et qui datent de fin 2014. Freinée par ses problèmes financiers, l'équipe Lotus n'avait pas eu la possibilité d'en construire de nouveaux. Les châssis est siglé RS16. Les deux pilotes Renault sont Jolyon Palmer et Kevin Magnussen, l'un et l'autre fils d'anciens pilotes de F1.

2017

Renault engage deux voitures, moteur hybride RE17, et châssis RS17 que l'on considère comme le premier vrai châssis Renault depuis le retour de la marque. Aux côtés de Palmer, Renault a engagé le pilote allemand Nico Hülkenberg qui a progressé au cours d'une carrière exemplaire en formules de promotion et en F1, tout en gagnant les 24 Heures du Mans 2015 dès sa première participation, sur Porsche 919. Red Bull engage les mêmes pilotes qu'en 2016. L'histoire est en cours...